Entre déception, frustration et naïveté

Cela fait plus de 15 ans que j'aide des enfants dans leur scolarité, que je les soutiens, que je les encourage. Les enfants des autres d'abord, puis les miens.

J'imaginais devenir enseignante, travailler dans une école ou un collège, pouvoir suivre une voie qui me plaisait.

On est aveugle quand on désire. Quand on obtient (ou qu'on s'en rapproche) on ouvre les yeux.

Après avoir lu de très nombreux témoignages d'enseignants, je préfère m'abstenir de rentrer dans le système.

Inscrite en Master de sciences de l'éducation, je vais plutôt m'éloigner de l'enseignement pour me rapprocher de l'administration de l'éducation ou faire du conseil.

Je vis un désenchantement difficile à supporter, je déteste mon ancienne naïveté, et je déteste encore plus que mon "idéal" ne soit pas applicable. Pour moi, une relation d'enseignement (et pas d'éducation) ne peut passer par la contrainte. Aujourd'hui on n'enseigne que dans la contrainte (sauf très rares écoles alternatives).

Des années à vouloir créer une école, je devais imaginer déjà que tout n'était pas parfait. Désormais, je renonce, trop difficile pour moi de porter ça seule, et par la même occasion je raye de mon esprit cette envie d'enseigner.

J'espère juste trouver un jour le moyen de faire passer mes idées... mes idéaux...

Comments

[Enele]

ta prise de conscience n'est pas tardive, elle va justement te permettre d'"ajuster" ce que tu aimes faire avec la façon dont tu aimerais le faire.

[MumOfFour]

Enele c'est marrant, je pensais à toi en écrivant ;)

je n'ai pas de regret, si ce n'est que ma prise de conscience est bien tardive... j'espère pouvoir -enfin- trouver le job qui me donnera envie de me lever le matin.

[Enele]

Je te comprends parfaitement ! Etant passée par l'IUFM, j'ai découvert le "vrai" visage de l'éducation nationale. J'avais tout donné pour exercer ce métier, multiplié les expériences auprès d'enfants et d'adolescents. Et puis mes idées ne plaisaient pas quand j'osais les dire tout haut, j'ai eu quelques remarques pas très sympa de la part de mon responsable. Mais j'avais - et ai toujours - des valeurs. J'ai dit adieu à l'enseignement en école, dans un système qui ne me correspondait pas (mais il va bien falloir que je fasse un effort d'adaptation quand ma fille y entrera...) mais je n'ai pas dit adieu au fait d'enseigner des choses aux autres et encore mois de partager mon savoir avec autrui. J'ai donc changé -un peu- de voie, en devenant travailleuse sociale. Aujourd'hui, je ne regrette en aucun cas de ne pas exercer ce métier, malgré le fait d'avoir mis beaucoup de temps à "oublier" cette déception et à reprendre confiance en moi. Ce n'est pas facile d'ouvrir les yeux mais il est néanmoins nécessaire de le faire. Et je dirais que tu en prends conscience au bon moment, des personnes qui étaient avec moi ont eu leur concours et ne sont plus professeurs des écoles aujourd'hui... Pour autant, il ne faut pas avoir de regret. Tu peux être parmi celles et ceux qui souhaitent apporter quelque chose de nouveau à cette éducation qui a cette tendance à vouloir uniformiser chaque élève.

[Estelle]

Montessori, le top ... je ne savais pas que ça coûtait ce prix.

Il est bien ton projet, des missions de conseil, y'en a grandement besoin.

[Isabelle]

Mince c'est vrai je n'avais pas pensé au prix des formations, c'est tellement dommage !